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| Le Développement Urbain au Cours des Siècles | |
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Sylvain Invité
| Sujet: Le Développement Urbain au Cours des Siècles Mer 30 Avr - 9:57 | |
| Bonjour à toutes & à tous A Paris, le quartier du Marais passe pour l'un des plus beaux de la capitale. Pourtant, il aurait dû disparaître sous les coups de pelle du Baron Haussmann, comme d'autres quartiers historiques qui eurent, eux, moins de chance. Car le Marais put compter, pendant plus d'un siècle, sur la mobilisation des amoureux du vieux Paris. En 1868, le couperet tombe : le grand plan d'urbanisme haussmanien prévoit le percement d'un axe majeur en plein c?ur du Marais, et la destruction pure et simple de quelques unes des rues les plus pittoresques de la capitale. Car le Marais est l'un des plus anciens quartiers de Paris, l'un des plus riches en maisons renaissantes biscornues et en hôtels particuliers du Grand Siècle. Qu'on abatte ces vieux murs, et c'est tout un pan de l'histoire de Paris qui s'effondre. Fort heureusement, les travaux prennent du retard en raison de la résistance de ses habitants. Depuis quelques années, une population ouvrière et artisane a investi les lieux pour s'y loger à peu de frais : le quartier un peu oublié retrouve vie et entrain. Mieux, à peine commencés en 1907, la guerre vient les interrompre. Ce sursis inopiné donne l'occasion aux défenseurs de s'organiser, et les premières actions de sauvegarde et de restauration voient le jour. Mais elles restent isolées, laissant les bâtiments se délabrer un peu plus chaque jour. Et la nouvelle catastrophe prend la voix de la Préfecture, qui déclare le quartier insalubre en 1936, et exige sa démolition. Encore une fois, se font jour des protestations populaires avant que la guerre ne vienne, à nouveau, s'en mêler. Et en 1941, la bataille semble perdue : qui pourrait faire entendre sa voix ? Une voix isolée n'y aurait pas suffi, mais cent huit, et des plus grandes, qui s'élèvent dans une pétition au maréchal Pétain, cela fait du bruit : Colette, Paul Valery, Gaston Gallimard et tant d'autres prennent la défense de ce lieux de mémoire et de culture. Et le Maréchal les entend : à bas la démolition, vive la restauration ! Restaurés, les hôtels le sont peu pendant la guerre, faute de moyens. Mais l'essentiel est acquis, la dynamique est là. Les bénévoles se regroupent et font découvrir le quartier à travers des visites, des expositions et le fameux Festival du Marais, qui attire très vite un public nombreux. De son côté, l'Etat s'investit massivement dans la défense des vieux quartiers, et en 1962, le Marais devient logiquement le premier secteur officiellement sauvegardé. Désormais, on ne pourra plus en retrancher une seule pierre, et même, on fera tout pour redonner aux vieilles maisons leur cachet d'antan : belle revanche d'un quartier voué à disparaître ! Amitiés champenoises, Sylvain |
| | | Invité Invité
| Sujet: Les Traboules Lyonnaises Ven 2 Mai - 19:32 | |
| Bonsoir tout le monde Je vais vous présenter maintenant une particularité lyonnaise découverte il y a quelques années en visitant la région : les traboules. Les traboules sont des passages étroits qui font communiquer deux rues à travers un pâté de maison. On pense que les premières traboules ont été construites au IVème siècle, lorsque les habitants de Lugdunum manquant d'eau sont descendus s'installer dans la "Ville basse" au bord de la Saône au pied de la colline de Fourvière. Les traboules servaient alors à rejoindre rapidement la Saône. Plus tard, lorsque des puits d'eau potable furent creusés dans les cours intérieures, l'accès à la rivière devint accessoire. Mais, le puits commun, lieu de rencontre privilégié a selon René Dejean "contribué grandement à conférer leur importance aux premières traboules". Plus tard, le modèle du patio romain, avec ses galeries et le puits dans la cour, sera souvent copié lors des nombreuses constructions de la Renaissance. A la Croix-Rousse, les traboules sont issues de la construction des immeubles de canuts. Elles permettaient (et permettent toujours) de gagner la Presqu'île en ligne droite. En 1862 l'ouverture de la Ficelle, premier funiculaire du monde, a permis de monter sans effort les pentes. Mais à la Croix Rousse, si on monte avec la Ficelle, on descend par les traboules. Dans son ouvrage "Traboules de Lyon", René Dejean a répertorié 315 traboules dans le Vieux Lyon, à la Croix-Rousse et dans la Presqu'île. On peut penser qu'il en existe près de 400 dans Lyon. Malheureusement, un bon nombre d'entre elles est aujourd'hui inaccessible au public car fermées voire définitivement condamnées. Amable Audin, historien archéologue, décompose le mot traboule en "trans-ambulare" qui signifie littéralement "passer à travers" d'où le verbe trabouler et le nom qui en découle, "traboule". Par ailleurs, pour René Dejean, graphiste et professeur, ce nom "évoque un trajet raccourci et une idée de débrouillardise dans la connaissance des lieux. On peut donc s'entendre pour définir la traboule comme une voie réservée aux piétons, souvent étroite, débutant par un couloir d'entrée et traversant un ou plusieurs bâtiments (et/ou une ou plusieurs cours) pour relier une rue à une autre". Si la traboule est une spécificité lyonnaise au même titre que Guignol ou que certaines spécialités culinaires, Lyon n'en a pas le monopole. Certaines villes françaises en possèdent également même si leur dénomination n'est pas toujours la même. Ainsi, on trouve des "traboules" à Saint-Etienne, des "allées" à Chambéry, des "traverses" à Villefranche-sur-Saône et à Marseille, des "trages" ou "traiges" à Besançon ou encore des "cours" à Nantes et à Troyes. Il faut également signaler que certaines villes européennes comme Prague, Londres ou Salzbourg (liste non exhaustive) ont aussi des traboules. Bonne promenade Sylvain |
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